Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse.

J'étais en pleine recherche d'un papier lorsque je suis tombée sur une feuille, une vieille feuille, sur laquelle, à l'époque où internet ne s'était pas encore démocratisé et où mon imprimante imprimait point par point (traduction: c'est très vieux), sur laquelle j'avais recopié un poème. Un poème de Louise Labé. Pourtant, les poèmes, pendant longtemps, c'était ma hantise. Rendez-vous compte, il fallait les apprendre et les réciter devant toute la classe! Des poèmes pourri d'ailleurs, la plupart du temps. Mais là, j'en étais tombée amoureuse.

Ce poème, le voici, en VO: (pour la VF, c'est ici)

XIII

Oh si j'estois en ce beau sein ravie
De celui là pour lequel vois mourant :
Si avec lui vivre le demeurant
De mes cours jours ne m'empeschoit envie :

Si m'acollant me disoit : chere Amie,
Contentons nous l'un l'autre, s'asseurant
Que ja tempeste, Euripe, ne Courant
Ne nous pourra desjoindre en notre vie :

Si de mes bras le tenant acollé,
Comme du Lierre est l'arbre encercelé,
La mort venoit, de mon aise envieuse :

Lors que souef plus il me baiseroit,
Et mon esprit sur ses levres fuiroit,
Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse.

J'imagine bien que ça ne doit pas vous dire grand chose, sauf pour ceux titulaire d'un diplôme en ancien français ( ce qui n'est pas mon cas.). Mais cette dernière phrase: "Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse"...Ah ça me fait toujours quelque chose! C'est un des poèmes qui m'ont entrainé à me lancer dans l'écriture moi aussi. Oh, bien entendu, je n'ai pas le talent d'une Louise Labé, malheureusement, mais...Certains de mes écrits me plaisent un peu quand même. Comme par exemple "Sonnet pour lui", parce que c'est un sonnet, et aussi, "Six millions", parce que j'ai eu la deuxième place du concours du printemps des poètes de Biot (ouais, jsuis célèbre moi! lol)

Comments

[tessanie]

Oui, c'est ce Biot là ( y'en a qu'un, non?)

[diabolo_coco]

Biot? dans le sud où il y a le musée de Fernand Léger?