je suis de retour (et je crève de trouille)

Me voila revenue, après quelques mois. Ni neuve, ni mieux. Toujours la même.
Entre temps, bien sûr, j'ai appris certaines choses.

J'ai appris qu'il était toujours aussi difficile d'être. Juste être. Parce que je ne peux pas sauver le monde. Je ne peux pas aider tout le monde. Et je ne sais même pas aider ceux que j'aime. Et oui, rien n'a changé dans ma vie.

Côté famille, tout va toujours comme tout est toujours allé. Et moi, qui ne sait toujours pas m'en détacher. Obligé de trouver des stratagèmes pour leur montrer que je tiens à eux, plutôt que de leur dire tout simplement. Comme appeler mon père, lui réclamer de l'argent pour prendre le train. Alors que je n'en ai pas besoin, mais comment l'appeler pour autre chose, comment lui dire que je l'appelle pour ne pas qu'il se sente abandonné?
Comme appeler ma mère pour lui demander s'il vaut mieux prendre un aspirine ou un efferalgan, alors que je le sais parfaitement. Mais comment lui dire que je l'appelle pour qu'elle me demande de mes nouvelles, et pour garder contact, comme une famille normal?
Comme parler à mon frère sur msn, de tout et de rien, lui poser une question sur un anime quelconque, mais comment lui dire que j'ai peur pour lui, que je sais qu'il souffre, et que même si j'entend ses appels au secours je ne sais pas quoi faire?

Côté fac, je suis retournée en cours aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps. Mais ça ne va pas durer, j'ai pas le courage. Parfois j'ai l'impression que je ferai mieux de tout arrêter, qu'après toutes ces années enfin je comprends que ça n'est pas ma voie. Je ne suis pas faite pour ça, je ne le serai jamais, je ne peux aider personne. A quoi ça sert de faire psycho si on peut aider personne. Pourquoi continuer, si je n'ai aucune facilité. Je ne sais pas ce que j'y fais. J'aurai du faire quelque chose d'autre. Quelque chose qui ne m'aurait pas posé tant de questions.

Côté coeur, j'ai découvert qu'il était toujours aussi difficile d'aimer. Il paraît que quand on aime, c'est pour être heureux. C'est vrai. Quand il est avec moi, ou que je suis avec lui, je suis heureuse. Mais quand il souffre, quand il souffre... Moi je souffre aussi. Et j'ai mal de ne pas pouvoir le sauver. Et j'ai peur ( non je ne suis pas totalement altruiste, la souffrance est aussi égoiste). J'ai peur des moments où il a mal, parce que j'ai peur qu'il se retranche à l'intérieur de lui. Qu'il m'exclue de sa vie. Je ne veux pas qu'il souffre, je ne veux pas qu'il ait peur, je voudrais juste qu'il soit heureux. Totalement et entièrement heureux. Je veux qu'il se sente bien. Pourtant je sais qu'on a tous des difficultés dans nos vies, mais j'aimerai pouvoir toutes les ôter pour lui...

Voilà, je crève de trouille. Pour mon frère, pour les études, pour l'homme que j'aime. A croire que la peur me poursuit.
Donc voilà, je vais attendre, dormir pour oublier la peur, et patienter jusqu'à demain, en croisant les doigts pour que demain soit mieux qu'aujourd'hui.

D'ailleurs, pour un point un peu plus positif, demain c'est théoriquement la première fois de ma vie que je vais faire quelque chose à la saint valentin. Et interdit de me dire que c'est commercial, ça fait presque 22 ans que j'attends ça!!

Comments

[Ertaï]

Je viens de lire Dune, il y a dedans une litanie contre la peur :

Je ne connaîtrai pas la peur,
car la peur tue l'esprit.
La peur est la petite mort
qui conduit à l'oblitération totale.
J'affronterai ma peur.
Je lui permettrai de passer sur moi,
au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée,
je tournerai mon oeil intérieur sur mon chemin.
Et là où elle sera passée,
il n'y aura plus rien.
Rien que moi.

Elle marche très bien pour les personnages du livre, après est-ce qu'elle marche en vrai...

a
Sinon, je viens de voir Lost, et le chirurgien de la bande a une autre technique : il compte jusqu'à cinq, et pouf la peur elle disparaît. Facile.

[Lola]

Ravie que tu sois de retour, ça fait plaisir, bonne saint valentin!

beau message de retour enfin je me retrouve bien dans certains des "coté" comme celui de la fac où je partage assez bien ton sentiment,ravie de ne pas etre la seule !!! Bon couage pour le coté coeur et famille gros bisous et merci d'etre revenu t'avais brisé mon rituel de lecture des blogs !